Compte rendu
La météo ne s’était pas trompée qui avait prévu un après-midi de soleil ; encore une belle randonnée aux couleurs d’automne pour près de quarante marcheurs très motivés ! L’itinéraire décrit une quasi boucle de 10 km qui démarre au niveau du parc Germaine Le Goff et s’achève à la gare de Sucé. Une courte marche nous amène au pont qui nous fait franchir l’Erdre en profitant du joli point de vue sur la rivière, sur ses rives boisées, sur le port et les nombreux bateaux de plaisance. C’est un paysage familier mais que va nous offrir l’autre partie de la commune c’est-à-dire pour la quasi-totalité de notre parcours du jour ? Après le premier kilomètre on découvre, au bout de la rue d’Angleterre, un parc arboré au cheminement aménagé qui sera traversé en une série de lacets pour descendre jusqu’au bord de la rivière. Soudain, sur le petit chemin, surgit une difficulté qui paraît infranchissable : un gros trou en plein milieu laissé par un arbre déraciné par une tempête. Le fond du trou, rempli d’eau, est garni de schistes mouillés bien glissants. On ne passe pas. Vraiment ? Mais si ! Un volontaire au fond en guise d’appui solide pour ce passage un peu sportif, deux autres aux bras secourables pour hisser chacun tour à tour au haut de ce petit escarpement… et ainsi nous retrouvons vite le sentier. Nous marchons ensuite dans une agréable ambiance champêtre en passant près des hameaux de Jaille, de La Guillonière, des Vaux non loin desquels se fera la rituelle pause toujours bienvenue. C’est au km 6 que nous passons sous la voie ferrée avant d’entamer une nouvelle portion de chemin campagnard. Et nous terminons par une longue allée forestière quasi rectiligne, majestueuse, bordée de chaque côté par des chênes pour la plupart déjà chenus, puis par un chemin en descente rapide dans le bois jusqu’à atteindre la gare de Sucé où nous retrouvera notre car. A la satisfaction générale, notre parcours présentait peu de sections de route goudronnée et très peu de parties boueuses comme les pluies récentes le laissaient pourtant présager. A la fin l’automne, les feuilles des arbres s’envolent mais les souvenirs et les écrits restent !
Sucé-sur-Erdre
Sucé vient du latin "sulcus" (sillon) et du celte "erdam" (petite rivière). Sucé est mentionné pour la première fois en 952 (Sulce) dans un cartulaire de l’abbaye de Landévennec (Quimper). Le nom Sucé est mentionné dès le 10è s. Dès le 18è s., les rives de l'Erdre attiraient à Sucé des nantais qui y construisirent des châteaux, folies ou villas. Pour marquer sa situation aux bords de cette belle rivière, Sucé devint Sucé-sur-Erdre en 1975 ; d’une superficie de plus de 4000 ha dont une partie (600 ha env.) est prise par les “plaines“, élargissements du cours de la rivière, lui donnant un caractère un peu lacustre et par les marais de l’Erdre. C’est la seule commune entre Nort et Nantes à s’étendre sur les deux rives. À la fin du Moyen Âge et au 16è s., le territoire de la paroisse est réparti entre deux seigneuries, l'une liée à l'évêché de Nantes, l'autre aux seigneurs de Blain, à l’époque une branche des Rohan. Sucé joue un rôle important dans l'histoire du protestantisme à Nantes, dans la mesure où les Rohan deviennent calvinistes et assurent la protection de la religion réformée dès les années 1560. Après la publication de l'édit de Nantes (1598), Sucé est choisi par les réformés nantais pour être leur lieu de culte officiel (jusqu’à la révocation de l’édit en 1685). Le philosophe René Descartes a séjourné au château de Chavagne et aussi dans le vieux manoir de Jaille, qui existe toujours. La commune a vécu une période difficile pendant la Révolution Française et n’échappera pas aux exactions (maire guillotiné, commissaire de la Convention chargé du recrutement des “volontaires“ chassé par les habitants…).
L’Erdre.
Avant que les travaux de St Félix, évêque de Nantes, la transforment au 6è s. (suivis par plusieurs siècles d’aménagements successifs), l’Erdre n’était entre Nort et Nantes qu’une petite rivière avec des marais occupant la vallée, donc à la fois malsaine et difficile à traverser. La vallée de l’Erdre, site classé depuis 1998 (inscrit en 1971), suscite toujours l’admiration face à la pérennité de la qualité de ses paysages. La plus ancienne forme attestée est Erda en 1072. La rivière prend sa source à La Pouëze, Erdre-en-Anjou (Maine-et-Loire) à 20 km env. au nord-ouest d'Angers et se jette dans la Loire à Nantes après un parcours de 100 km. Elle s'élargit et ne devient navigable qu'à Nort-sur-Erdre, à 30 km en amont de Nantes, sa confluence avec la Loire. Cette partie est empruntée par le canal de Nantes à Brest (marais de la plaine de Mazerolles). Le roi François 1er la considérait comme la plus belle rivière du royaume. Les rives sont bordées par de nombreux manoirs, châteaux et “folies nantaises“. La rivière est aussi étroitement liée au développement nantais. Les Rendez-vous de l’Erdre, un événement très suivi, regroupent chaque année vers la fin de l’été les amateurs de jazz et les fervents des activités nautiques.
Le pont de Sucé-sur-Erdre
Le pont est construit (1869-1871) à l’initiative de Jean-Baptiste Dupont (!) maire de Sucé et relie les deux parties de la commune séparées par l’Erdre et reste le seul point de franchissement routier de la rivière entre Nantes et Nort-sur-Erdre. Le pont actuel présente un aspect identique à celui de 1871 mais a été rénové à deux reprises. En 1975 des trottoirs sont créés et de nouvelles rambardes en béton sont installées qui seront remplacées en 2000 par des garde-corps en acier alternant avec des murets en pierre ; c’est à cette époque que la chaussée est élargie de même que les trottoirs. Aujourd’hui, le pont de Sucé reste un point de franchissement incontournable du cours de l’Erdre, et un symbole de la commune qui l’a intégré à son blason“.
Le parc Ganuchaud
Le Parc botanique et forestier Ganuchaud est situé en centre-ville en bordure de l’Erdre. Après avoir été fermé en 2019 pour des raisons de sécurité, d’importants travaux d’aménagement ont permis sa réouverture au public depuis septembre 2022. De caractère un peu sauvage et très arboré, ce parc vallonné comprend aussi quelques zones humides. C’est un véritable poumon vert et un authentique écrin de biodiversité.
Photos, Gilles -Béatrice – Henri – Gilles