Randonnée du groupe des 10 km à Ligné – 6 mars 2020
Une boucle sur les Hautes Landes à l’est de Ligné
A la suite d’une succession de jours très pluvieux il a fallu reporter notre projet de randonner du côté du Pallet pour faire un choix plus approprié : ce sera Ligné sur les Hautes Landes.
Le départ se fait à l’est du bourg auprès d’une maison de retraite, près du Chausson Doré et non loin de la chapelle Saint-Mathurin.
Notre circuit commence par la "Voie Verte" sur près de deux kilomètres. Ce début agréable nous apparaît comme un vrai “boulevard“, d’autant plus que, conformément aux “prévisions“ de Béatrice, ce sera bien un après-midi ensoleillé.
Mais il faudra quitter cette voie pour emprunter des chemins à travers champs et quelques sections de routes secondaires. La vue sera souvent dégagée au long de cette boucle de 10,3 km, entre 45 et 25 m d’altitude.
Nous avons marché sur des chemins humides et parfois spongieux, mais très souvent couverts d’une épaisse couche herbeuse, en passant par des villages et des hameaux tels que Le Bois Auray, le Cormier Rouge, le Bas Saint-Philbert, Beau Soleil, la Hardetenière, la Cuetterie, la Moraudière, le Puits Salé, et tout près de la Lande Gilles.
Mais nous n’avons pas rencontré de moutons, pourtant tant fêtés à Ligné (ni de lépreux qui ont quitté la commune il y a bien longtemps !).
Une brève découverte de Ligné et de sa région
La commune de Ligné, à 25 km au nord-est de Nantes, s'étend sur une hauteur désignée communément “plateau de Ligné“, plateau qui forme la ligne de partage des eaux entre l'Erdre et la Loire. Le nom Ligné vient du Latin "Lignum" qui signifie bois. Les monuments de son patrimoine sont surtout religieux, au cœur du bourg : l'église Saint-Pierre (14èmes.) et la chapelle Saint-Mathurin.
Le blason. Il rappelle le nom de la commune, boisée, et son appartenance à la Bretagne. L'entourage de besants (ronds grisés) reprend le blason des anciens seigneurs de la Musse pour marquer la continuité avec le passé. La nature est très présente : plusieurs sentiers de randonnées (pédestres, cyclo ou équestres) existent sur la commune. La fière devise latine :« Fidelis ac firmus ut Lignum »peut se traduire par “Fidèle et solide comme le bois“ou bien“Fidèle et ferme comme Ligné“.
La Voie Verte entre Carquefou et Saint-Mars-La-Jaille a été aménagée en 2008 (Conseil Général de Loire-Atlantique) sur la plate-forme d'un tronçon de la voie ferrée Nantes-Segré ouverte en 1884, fermée au service voyageurs en 1939, exploitée pour le fret jusqu'en 1988 et déclassée en 1993 (longueur 37 km – largeur 3 m – piétons, cyclistes, cavaliers).
La Chapelle Saint-Mathurin. Patrimoine le plus ancien de la commune (13èmes.) elle fut construite par des moines vers la fin du premier millénaire. Elle fut durant plusieurs siècles le lieu d’un grand pèlerinage à la façon des pardons bretons. La renommée de Saint-Mathurin s’étend en effet à la France entière pour ses pouvoirs de guérison. Chaque année, le 10 mai, la saint était invoqué pour guérir les personnes atteintes de “folie mentale“ (des fous, des démoniaques parfois appelés mathurins ou matelins) et, par extension, les maux de tête.La chapelle Saint-Mathurin, restaurée, est désormais un lieu d'exposition depuis 2012.
La Cuetterie. Au 11èmes. La Cuetterie s’appelait la Mussaudière, c’est-à-dire un endroit caché. C’était en effet une léproserie car les lépreux devaient être tenus à l’écart. Ils vivaient en ce lieu, isolés du monde avec leurs masures, leur chapelle, leur cimetière. Au début du 16èmes. , il y avait une ferme dont les bâtiments sont encore visibles. Une autre léproserie se tenait à la Lande de Gilles.
La Fête du Mouton(“Ligné Fest’Ouailles“) Depuis 1996, Ligné est réputée pour sa Fête du Mouton qui se déroule chaque année le 2èmedimanche de juillet : transhumance, tonte de moutons, grillades de gigot (de mouton !) et animations attirent chaque année plusieurs milliers de personnes. En 1997, Ligné était capitale ovine des Pays de Loire ; il y avait plus de moutons que d’habitants !
La Légende de la Bigaine. “C’est au moyen-âge, à l’époque des grandes épidémies de lèpre, des superstitions et des sorcières, que se forgea la légende. Un voyageur ignorant l’existence des léproseries à Ligné et s’en allant rejoindre la route de Couffé, tomba nez à nez avec un lépreux vêtu d’une bure blanche et agitant une crécelle. Il conta au village sa mésaventure en des termes effrayants : un monstre à visage hideux sans forme humaine… La rumeur enfla la nouvelle, la déforma… Et ainsi naquit pour longtemps la légende d’une bique blanche effrayante et diabolique, accusée des mille maux et méfaits qui se déroulaient dans la région : un champ qui brûle, une récolte saccagée, un viol ou un meurtre … C’était l’œuvre de la Bigaine, la chèvre maléfique, évidemment !“ La Croix de la Bique au milieu d’un champ qui longe la Voie Verte renferme dans son socle une chèvre blanche qui rappelle cette légende.
Photos : Béatrice et Gilles
Béatrice – Henri – Gérard - Gilles